LA
CHARGE DES PARTICULES SPHERIQUES
DANS
UN CHAMP IONISE
par M. M.
PAUTHENIER,
Professeur de
Physique à la Faculté des Sciences de Paris
el Mme M.
MOREAU-HANOT,
Docteur
ès Sciences.
Sommaire
Le but du présent
travail est d'établir sur des bases théoriques
et expérimentales précises
les conditions d'existence de la charge limite d'une
particule sphérique dans un champ ionisé
et la valeur de cette charge.
I ) Nous étudions
d'abord en détail le champ
électrique dans un cylindre traversé
suivant l'axe par un fil porté
à un haut potentiel négatif. Ce
champ est en général constant dans une grande
étendue, et même, dans
certains cas, dans l'espace cylindrique presque tout entier. Il
se représente, ainsi que la potentiel
dont il dérive, par des formules simples.
2-) Les particules sphériques conductrices de
rayon a supérieur à quelques microns prennent dans nu
champ E0, la charge limite 3
E0a2 et cela
d'autant plus exactement que leur rayon
est plus grand. La valeur de cette charge. ainsi que la loi de son
établissement en fonction du temps sont discutées en
détail.
Les résultats obtenus sont contrôlés
de deux manières : d'abord sur
des sphérules d'alliage de Rose
(densité voisine de 10) et de rayons compris entre
quelques microns et 100 microns. Abandonnées sans
vitesse ni charge initiales en un point
du champ, elles s'incrustent aux
points prévus théoriquement
dans une plaque de gélatine humide placée contre
la paroi du cylindre.
Par
ailleurs les trajectoires ont pu être photographiées.
Un second contrôle consiste à faire tomber
dans le champ des billes
d'acier de rayons compris entre 0,5 mm et 3,5
mm dont la charge limite est suffisante pour être
mesurée par une méthode électrométrique
directe. La formule donnant la charge limite a pu être
ainsi vérifiée pour chacun de ses
termes pris séparément.
3-)
Une sphère de substance isolante admet comme charge
limite pE0a2, en
posant
p =
1 + 2 e - 1 . Nous avons
réussi à faire de petites sphères de gomme laque
de rayons
e
+ 2
comparables à ceux des sphérules
métalliques et à vérifier
cette loi par la méthode
des trajectoires; toutefois la faible densité
des sphères les rend plus sensibles aux remous de
l'atmosphère gazeuse, et la précision du contrôle
est moins bonne
que pour les sphères conductrices
étudiées précédemment
.
La méthode électrométrique
directe. avec des sphère. ayant des dianiKres
lie l'ordre du centimètre, a donné dans
ce cas de bonnes vérifications de la loi
.
En rendant ensuite les surfaces conductrices, on
retrouve bien la valeur 3.E0a2
comme charge limite.
L'état des surfaces joue un rôle important
: des sphères d'ébonite rugueuses se sont
comportées comme des conducteurs.
4, Nous discutons les conditions qui permettent
d'obtenir effet sélectif
dans la précipitation de
poussières sphériques de même
nature.