CHAPITRE V



L'AERO-IONISATION AU QUOTIDIEN


1 - QUELQUES RAPPELS IMPORTANTS


L'une des toutes premières choses qu'il faut bien rappeler sans cesse, tant la confusion s'est installée à son propos et a souvent été entretenue avec une parfaite mauvaise foi, est que l'aéro-ionisation n'est pas la panacée à nos maux, mais que pour autant elle n'est aucunement un "gadget" !

J'espère vous avoir montré tout au long de cet ouvrage comment une approche prudente, rigoureuse, reposant sur des faits connus, vérifiés et reproductibles, permet de comprendre la nature et l'intérêt des phénomènes électriques naturels, leur impact sur notre milieu, notre organisme, notre comportement .

L'aéro-ionisation n'est pas la panacée . Mais sa présence est contemporaine de l'apparition de la vie sur notre Terre et nous avons vu comment la vie l'a intégrée à son développement et à sa protection . Toute perturbation qui lui sera infligée retentira inévitablement sur les êtres vivants qui en dépendent : pouvons-nous consommer impunément des aliments avariés ou de l'eau polluée ? Or nous "consommons" quotidiennement environ quinze kilogrammes d'air avec tout ce qu'il contient. Et nous oublions que nous "conservons" dans nos voies respiratoires une moyenne de 20 % des micro-polluants qui y pénètrent !...

Certes notre organisme est puissamment armé pour prévenir les effets de cette invasion permanente : protections immunitaires, mucus sécrété par les diverses muqueuses, cils vibratiles de la trachée, concourent à barrer le passage aux intrus, à piéger ou détruire ceux qui continuent leur cheminement .

Oui, certes. Mais à condition que les agresseurs ne soient pas trop nombreux, ni trop virulents, ni que les moyens de défense soient submergés...

Or l'expérience quotidienne nous prouve malheureusement que ces conditions sont trop souvent largement dépassées et qu'il est devenu urgent de nous protéger .

Beaucoup ont alors cru trouver cette protection dans un "traitement" de l'air qui lui rendrait sa salubrité et nous avons alors vu se répandre des installations complexes, coûteuses, qui en un premier temps semblèrent donner satisfaction.

Nous savons maintenant que cette satisfaction, le confort apporté à notre lieu de travail en particulier, a une sévère contrepartie : le risque grave, réel, vérifié et enduré d'une large dissémination des aérocontaminants et de tous les allergènes, avec en "prime" une altération croissante des caractéristiques de l'air ainsi "conditionné".

Face à ces nuisances, et si nous en croyons certains, l'aéro-ionisation serait-elle alors seulement un "gadget", le fruit un peu pervers d'une mode qui passera ? Tout, hélas, n'est pas faux dans ce raisonnement et il suffit d'observer la floraison (généralement suivie d'une disparition aussi rapide qu'opportune !) d'ioniseurs de tous gabarits... et de tous prix pour admettre qu'une sérieuse mise en ordre est indispensable ; c'est le cas en particulier d'une surenchère échevelée au niveau des "performances" annoncées, à coup de milliers de milliards d'ions émis par seconde, et d'affirmations "techniques" concernant l'absolue nécessité d'un ventilateur, voire d'une turbine, entre autres !

Eh bien, justement, pour commencer notre parcours du "bien aéro-ionisé", parlons du ventilateur !



2 - UN IONISEUR BIEN « TURBULENT » ?


Je vous ai dit plus haut que la seule et bonne façon de juger un aéro-ioniseur, c'est de le soumettre à la torture des mesures physiques dans des conditions réelles de fonctionnement .

Ainsi en a-t-il été du nouvel appareil, les mesures ayant été faites non seulement par moi-même, mais par des personnes ou organismes spécialisés .

Parmi ces très nombreux tests, l'un d'eux m'a transporté de plaisir : c'est la mesure du temps qu'il faut à cet aéro-ioniseur pour créer dans un local donné, quel qu'il soit, la densité d'ions négatifs maximale permanente (celle qui se maintiendra constante tant que l'appareil fonctionnera).

Cette expérience tout à fait cruciale est schématisée sur le tableau N° XVIII.


Au centre d'une grande pièce d'habitation d'un volume de 150 m3 environ (8 m de longueur sur 6 m de largeur et 3,20 m de hauteur) est placée la source d'ions négatifs, les sorties des ions dirigées vers le haut .

L'appareil est arrêté : la sonde électronique de mesure, placée à 2,50 m de la source, enregistre une faible densité positive, normale en un lieu d'habitation clos.

La source est alors mise sous tension et le chronomètre déclenché ; la sonde électronique enregistre moins d'un dixième de seconde plus tard l'arrivée des ions négatifs et en 2 secondes environ, la densité finale maximale est installée dans la pièce et enregistrée par la sonde .

Bien entendu, cette expérience est répétée un nombre suffisant de fois pour obtenir une valeur moyenne de temps significative . Cette moyenne s'est toujours située autour de 2 secondes, à quelques dixièmes de seconde près, valeur excellente, qui confirme entièrement la totale inutilité du “propulseur".

Car la même expérience a évidemment été faite avec un ioniseur muni d'un ventilateur puissant destiné à augmenter "très fortement" le rendement de l'appareil ; c'était bien entendu le même ioniseur avec ventilateur arrêté lors du premier test.

Le résultat est tout à fait rassurant pour les lois de la physique : les différences de temps d'établissement de la densité maximale sont négligeables (de l'ordre de 2 dixièmes de seconde au plus), c'est-à-dire de l'ordre des incertitudes expérimentales, tandis que la densité finale maximale s'avère rigoureusement égale à celle obtenue sans ventilateur ou turbine !....

Une troisième série d'expériences me permettait alors de vérifier comment se répartissent les ions suivant la position des ouvertures d'émissions. Une fois encore, tant en ce qui concerne la densité finale mesurée que le temps nécessaire à son établissement, les mesures confirmaient que la position de la source était quasi indifférente, et ceci avec ou sans ventilateur.

Ultime mesure, à dire vrai en forme de défi : l'appareil étant disposé avec ses sorties d'ions dans la direction opposée à la sonde électronique, je pouvais enregistrer la montée instantanée de la densité négative, l'arrivée au maximum en moins de 2,5 secondes en moyenne. Ce maximum stable différait de moins de 1/4 de seconde du maximum observé lorsque les sorties des ions étaient en face de la sonde électronique

Pour en terminer une bonne fois avec ce problème, je faisais alors l'expérience simple suivante : à mi-chemin entre la source d'ions et la sonde électronique et un peu en arrière de la ligne les joignant, je disposais un ventilateur destiné à “chasser” le flux ionique qui ne pourrait alors évidemment plus atteindre la sonde (le bon sens !).

Hélas, hélas, tout ce que j'observais était certes un fort courant d'air (et un brassage indésirable des poussières du voisinage...), mais pas la moindre baisse de densité ionique mesurée par la sonde .

Voilà les résultats expérimentaux incontournables qu'un physicien spécialisé, disposant de l'appareillage nécessaire, peut retrouver et vérifier. Ils condamnent définitivement l'usage des "propulseurs" sur les générateurs d'ions négatifs, pour autant que ces générateurs soient conformes aux règles énoncées plus haut et donc capables d'assurer seuls le résultat attendu . Je dois ajouter que ces résultats concernent évidemment les petits ions négatifs désirés, quasi moléculaires, produits par le générateur utilisé, petits ions dotés d'une très grande mobilité .

Les "gros ions" que constituent les micro-polluants chargés, environ mille à dix mille fois moins mobiles, sont à l'inverse et bien évidemment sensibles aux mouvements de l'air qui les contient . De là viennent alors la plupart des nuisances dont ils sont la cause, lorsqu'ils sont pris en charge par les divers systèmes de "ventilation", climatisation, etc.. mais nous savons maintenant que c'est là une tout autre histoire .

La conclusion à tirer de cela ? Elle est parfaitement claire. Nous voulons assurer l'assainissement d'un local en chargeant et précipitant au sol les micro-polluants présents dans l'air . Utilisons alors pour cela une source d'ions de puissance suffisante, capable d'assurer cette charge et ce qui suit, mais évitons à tout prix de créer des turbulences d'air tout à fait indésirables et la remise en suspension de micro-polluants que nous cherchons à éliminer !

Je pourrais ajouter que le bruit du meilleur ventilateur n'est jamais négligeable, qu'il peut du fait de l'usure devenir vite insupportable, et que sa consommation d'énergie (gaspillée) atteint 20 à 50 fois celle de la source d'ions !

En faut-il plus pour renoncer enfin à cet accessoire superflu et nuisible ! ?


3- INTÉRÊT ? PERFORMANCES ? SÉCURITÉ ?


Une question m'est souvent posée par ceux qui envisagent les services d'une aéro-ionisation devenue quasiment l'ultime recours : "Faut-il l'utiliser en permanence et cela ne risque-t-il pas de présenter des inconvénients ?"

Est-il encore nécessaire de beaucoup insister pour vous convaincre de l'intérêt évident d'une aéro-ionisation permanente de votre environnement, lorsque celui-ci a subi une altération à laquelle vous êtes sensible ?

En somme, la question pourrait être : "Est-il sain et raisonnable de ne respirer que de temps à autre un air salubre, quand on peut le respirer en permanence ?"

En fait, si j'en crois les nombreuses conversations que j'ai eues à ce propos, ce sont en gros trois préoccupations qui semblent prévaloir.

D'abord l'innocuité de la mise en oeuvre. Nous avons vu qu'à ce jour, aucune expérimentation, aucun usage prolongé, n'ont pu mettre en évidence une quelconque nocivité des ions négatifs exempts d'ozone, quelle qu'en soit la concentration ou la durée d'application .

Seuls des effets bénins transitoires ont été observés chez certaines personnes : tonus excessif et maintien d'un état de veille prolongé, troubles passagers cédant à une bonne disposition de l'appareil (ou au bon choix de l'allure !) par l'usager.

La seconde préoccupation est d'ordre opérationnel : "L'aéro-ionisation peut-elle apporter un réel soulagement aux nuisances quotidiennes ? Et combien de temps faudra-t-il pour que j'observe une réelle amélioration ?"

Il est évidemment difficile d'apporter une réponse péremptoire à ces questions ! Il est toutefois incontestable et aujourd'hui reconnu que l'aéro-ionisation agit à deux niveaux, que je rappelle brièvement :

- à un niveau préventif, en restaurant les caractéristiques d'une atmosphère salubre, qu'elle débarrasse de ses polluants, contaminants ou allergènes,

- à un niveau "curatif”, en intervenant comme je l'ai rapporté plus haut sur divers mécanismes physiologiques fondamentaux, en particulier respiratoires, hormonaux et immunitaires .

Nul d'entre nous ne pouvant se prétendre à l'abri de toute atteinte venant d'un environnement dégradé, il est assurément très souhaitable d'utiliser un procédé simple, efficace, sans nuisance et qui, nous allons le voir, doit au surplus être peu coûteux. Rien ne s'oppose alors à un usage permanent et prolongé, dont les effets observés et ressentis apparaîtront parfois au bout de quelques heures, parfois après quelques semaines, suivant la nature des troubles et la réactivité des personnes concernées mais aussi, il faut le rappeler nettement une fois encore, essentiellement suivant la qualification de l'appareil utilisé .

Quant à la troisième préoccupation la plus souvent enregistrée, elle est carrément pratique ! Le prix d'’acquisition mis à part, et bien qu'il pèse sur la décision, le problème évoqué concerne le coût d'utilisation permanente de l'appareil .

Il est parfaitement évident que ce coût d'utilisation croît très vite lorsque le générateur d'ions se voit équipé de dispositifs électriques accessoires ; paradoxalement, ce sont de tels dispositifs qui constituent l'essentiel des consommations d'énergie !

Ici encore les mesures fournissent un verdict inexorable et passablement accablant. Voyons cela en chiffres .

Le générateur d'aéro-ions que j'ai décrit comporte dans la version "moyenne" (usage en appartement, bureau, etc.) neuf pointes émettrices, entretenant dans un volume de 50 à 100 m3 une densité comprise entre 3.000 et 10.000 ions négatifs par cm3 (soit 3 à 10 millions par litre d'air), suivant la position occupée dans la pièce. Une telle puissance assure une énergique dépollution (vérifiée par analyse en microscopie électronique) et une complète restauration des qualités de l'air, bien entendu tout ventilateur exclu !

La consommation électrique mesurée (wattmètre) est de l'ordre de 25 wattheures par jour. Au tarif moyen (heures pleines, location du compteur et TVA incluses) de 65 centimes le kilowattheure, la dépense quotidienne est donc de l'ordre de 1,6 centime en fonctionnement permanent (tarifs Électricité de France).

Ceci correspond à une dépense mensuelle de 50 centimes environ et à une dépense annuelle de l'ordre de 6 francs.

Prenons maintenant le cas d'un générateur muni d'un ventilateur : la puissance installée varie de 15 à 45 watts suivant les notices des constructeurs .

La consommation quotidienne, en fonctionnement permanent bien entendu, varie donc de 360 wattheures à 1,1 kilowattheure, correspondant à des coûts respectifs de 24 centimes et 72 centimes.

Les coûts mensuels et annuels s'établiront donc respectivement à 7,5 francs et 22 francs/mois et à 90 francs et 270 francs/an, suivant la puissance .


Bien que peu élevées, ces sommes ne sont nullement négligeables, surtout lorsqu'elles concernent une dépense parfaitement inutile à laquelle se joignent d'ailleurs les inconvénients déjà cités . J'ajoute que ventilateurs ou turbines sont des mécanismes sujets à l'usure, donc à nécessaire entretien et éventuelles .....et toujours coûteuses réparations.

Et comme un seul appareil de ce type est généralement insuffisant pour assurer les résultats exigibles, le coût d'utilisation (sans parler bien sûr de l'acquisition) peut devenir rapidement dissuasif...

Pour en terminer avec ce point, il faut bien évoquer les générateurs d'ions munis de diffuseurs d'arômes et par là même nécessairement pourvus d'un sinon deux ventilateurs !

Si je n'ai aucune objection à formuler a priori contre la diffusion d'arômes dans l'air d'un local, je rappellerai en revanche que vouloir maintenir présents simultanément dans l'air les micro-particules ou les grosses molécules supports de l'odeur et un flux de charges négatives entraînant la disparition de ces mêmes micro-particules semble une démarche passablement absurde ! D'autant que la plupart des notices concernant ces appareils insistent fortement par ailleurs sur leurs vertus... désodorisantes.

Alors, une bonne solution : un diffuseur d'arômes si l'on y tient, soit . Un aéro-ioniseur toujours utile, la chose est certaine. Mais surtout, pas de cohabitation !

Venons-en maintenant à un autre sujet, dont l'importance semble trop souvent négligée, voire ignorée : la sécurité d'utilisation vis-à-vis du secteur électrique. Un aéro-ioniseur est un dispositif placé au centre de notre cadre de vie, à portée permanente de la main, en particulier de celle des enfants . Il importe donc que les plus grandes précautions soient prises en vue d'assurer leur totale sécurité . Or il est, en matière de courant électrique, une loi fondamentale à ne jamais oublier : "C'est le courant fourni par une source électrique qui est cause du danger encouru par celui que ce courant traverse".

Il est donc indispensable que le contact accidentel avec un élément électrique d'un appareil ne puisse en aucun cas entraîner le passage immédiat d'un courant dangereux pour l'usager imprudent ou distrait .

Pour obtenir ce résultat, trois précautions fondamentales peuvent et doivent être mises en oeuvre, nécessairement de manière simultanée .

- Un très haut isolement de la partie active du générateur d'ions vis-à-vis du réseau alternatif . Ce résultat est aisément obtenu en utilisant un transformateur "d'entrée" comportant deux bobinages (primaire et secondaire) séparés et fortement isolés . C'est là un élément de sécurité tout à fait fondamental, malheureusement violé délibérément par la plupart des constructeurs d'appareils de petits prix . C'est pour en avoir subi personnellement les effets très désagréables et avoir reçu les témoignages de personnes sévèrement commotionnées que j'insiste de façon catégorique sur ce point . J'ajoute d'ailleurs que je suis très surpris de l'absence de tout contrôle officiel en ce domaine, alors qu'existent et sont appliquées pour des matériels moins "sensibles" des règles sévères en matière de sécurité des appareils électriques .


Cette sécurité "en amont" étant assurée, deux moyens sont à notre disposition pour assurer la sécurité "en aval" : limitation du courant, auto-contrôle de la tension .

- La limitation du courant délivré aux "pointes" par la source de très haute tension à un maximum d'un dixième de milliampère, assurera la parfaite protection de l'utilisateur, y compris d'un tout jeune enfant .

- L'auto-contrôle de la source de très haute tension permettra d'obtenir une chute quasi instantanée de la T.H.T. en cas de débit "excessif”, résultant par exemple du contact de l'usager avec une des "pointes". Cette chute de tension entraînera également la chute quasi instantanée du courant aussi longtemps que durera le contact accidentel ou le court-circuit .

Dès que cessera l'incident, la source de T.H.T. retrouvera son fonctionnement normal, sans avoir en cette circonstance subi le moindre dommage .

La mise en oeuvre simultanée de ces trois solutions apporte alors un facteur de sécurité difficilement surpassable, offrant de ce fait la possibilité de disposer de sources ioniques "ouvertes" de grande puissance, donc de haute efficacité.

Il appartiendra donc à l'acquéreur d'un générateur d'ions négatifs d'exiger toutes les garanties que de telles règles de sécurité (conformes aux normes actuelles de la C.E.E.) soient à coup sûr respectées et d'en obtenir les preuves et l'assurance écrites : on n'est jamais assez prudent avec l'électricité, vous pouvez m'en croire !


Un dernier mot sur ce point, afin de répondre à la question que vous ne manquerez pas de vous poser, lorsque ayant touché accidentellement la pointe de l'un de ces appareils (je ne crois pas au volontariat !) vous aurez éprouvé le petit pincement et la sensation, au demeurant peu agréable, bien connus .

L'intensité de la sensation, extrêmement localisée, résulte non de la valeur du courant, mais du fait qu'il entre par une surface cutanée extrêmement faible et qu'il excite ainsi vivement les terminaisons nerveuses locales, mais sans pour autant pouvoir causer le moindre dommage.

Le désagrément résultera donc essentiellement de la surprise et rendra l'usager plus attentif!

Pour être complet dans cette revue des caractéristiques essentielles d'un générateur d'ions négatifs, on ne peut oublier l'une d'elles qui, quoique fondamentale, est presque toujours l'objet d'une imprécision ou d'un flou extrêmement suspect; c'est la puissance réelle de l'appareil, c'est à dire sa capacité à maintenir la densité ionique nécessaire dans un local de dimensions et de destination données .

La valeur de la “puissance” revendiquée dépendant hélas des conditions de sa mesure, j'ai donc effectué de nombreuses mesures de débit électronique d'une pointe placée dans diverses configurations.

Très rapidement s'imposa une réalité sans complaisance : la “densité” mesurée à 1 ou 2 cm de la pointe n'a aucun sens physique et entraîne un quasi court-circuit : je vous l'ai d'ailleurs bien précisé en évoquant l'existence du "plasma" situé en avant et autour de cette pointe . La densité alors mesurée dans les conditions réelles d'utilisation (à distance de 1 à 3 m de la source) chute dans un rapport de plus de 1000 à 1, transformant l'ioniseur "de choc" en un triste et coûteux gadget...!

Ici encore, l'utilisateur devra exiger lors de l'acquisition de l'appareil non une affirmation aussi gratuite que tonitruante - en "milliers de milliards d'ions émis par les pointes" mais, plus modestement et plus sûrement, la valeur effective de la densité ionique, mesurée d'une part en “ cage de Faraday” (débit total réel des pointes), d'autre part en local standard à distances croissantes de la source (jusqu'à 2 m) .

Alors seulement l'appareil sera crédible et son utilisateur préservé de déceptions cruelles...

Doit-on rappeler enfin que pour être fiable et utilisable sans désagréments ou troubles sévères par les personnes les plus sensibles, un aéro-ioniseur ne devra bien entendu produire ni ozone ni oxydes d'azote .....

Je vous ai en effet longuement entretenu, dans un précédent chapitre, du très gros problème de l'ozone atmosphérique. Je n'y reviendrai donc pas, sinon pour insister de nouveau sur la nécessité absolue d'éviter sa production à des taux supérieurs à ceux des atmosphères les plus salubres. Mais entendons-nous bien !

Il y a deux façons de mesurer le taux d'ozone produit par un aéro-ioniseur :

- dans l'atmosphère "moyenne" environnant l'appareil, donc à 2 ou 3 mètres des pointes émissives,

- aux "sorties" des ions négatifs, donc à quelques centimètres des dites pointes émissives, là où justement l'ozone et les oxydes d'azote prennent naissance .

Il est facile de comprendre que les taux réels d'ozone, produits dans chaque cas pour un même taux mesuré, différeront d'un facteur considérable du seul fait de la dilution en volume !

Ici encore, une longue expérience, comportant la participation de personnes particulièrement sensibles, m'a prouvé que la seule mesure significative devait évidemment être faite aux sorties des ions. Dans ce cas, le verdict de l'analyse de l'air confirmait totalement celui de l'observateur respirant pendant plusieurs heures ce même air ionisé à une vingtaine de centimètres de l'appareil.

Et si vous êtes légitimement curieux de la technique d'analyse, sachez qu'il n'y en a qu'une, apportant toutes les garanties de fiabilité et de sécurité : c'est la "chimio-luminescence" qui exploite l'émission de lumière caractéristique d'une substance spéciale en présence d'ozone. C'est la méthode la plus sensible, mais d'usage difficile, réservée à la détection de très faibles traces d'ozone . La limite de sensibilité est de l'ordre de 2 ppB soit 0,002 ppM, inférieure à celle que nous trouvons dans l'air le plus salubre: c'est celle qu'assurent les nouveaux ioniseurs évoqués plus haut, vérifiée par un Laboratoire officiel accrédité, satisfaisant ainsi aux exigences les plus sévères d'innocuité en fonctionnement permanent .

Ici encore, l'usager ne devra donc jamais se satisfaire d'une vague indication ("normes internationales" ....à 0,05 ppM, limite du danger !!), mais exiger un relevé précis des mesures faites aux issues des ions à l'aide d'un appareillage homologué, dont le fabricant d'ioniseurs devra fournir les références précises .

Dans tous les cas, ce sont de sévères désagréments à venir que l'utilisateur aura ainsi évités !



4 - UNE UTILISATION TRES ORDINAIRE


Nous voici enfin parvenus au terme de ce long parcours ! En somme, les dernières questions que vous pourriez me poser seraient : "Et maintenant, comment allons nous utiliser tout cela et simplement respirer ?! "

Eh bien en appliquant les quelques règles pratiques que voici, en réponse à vos questions.

1 - Quel appareil choisir ?

- Vous avez été distrait en cours de lecture ! Reprenez donc cet ouvrage à la première page et, cette fois-ci, ne vous laissez pas perturber !

2 - Je dispose maintenant d'un appareil qualifié : quel volume d'air vais-je pouvoir traiter ?

- L'appareil cité plus haut permet de traiter un local d'un volume compris entre une trentaine de m3 et une centaine de m3, c'est-à-dire une chambre, un bureau, un salon, une pièce de séjour, plu sieurs pièces contiguës dont les portes de communication sont ouvertes, l'appareil étant placé dans la pièce la plus centrale, etc.

Et si cette fourchette de 30 à 100 m3 vous inquiète, souvenez-vous des propriétés des ions. Si le volume est faible, les parois proches, la capture est forte et la densité réduite ; si le volume est grand, les parois éloignées, la capture est plus faible et la densité accrue . Il s'établit ainsi une véritable autorégulation de la densité négative présente qui permet donc l'usage d'un même appareil pour une gamme étendue de volumes de locaux .

3 - Le volume à traiter dépasse nettement les 100 m3 prévus. Dois-je utiliser un appareil plus puissant ?

- Non ! En effet, dans ce cas, la densité risque d'être très forte au voisinage de l'appareil, sans aucune utilité. C'est le même problème que celui de l'éclairage par une seule source, très puissante mais aveuglante et laissant forcément des coins d'ombre, ou par plusieurs sources judicieusement réparties.

Il en va de même en aéro-ionisation : il est toujours préférable de disposer de deux, voire plusieurs sources d'ions négatifs, quand les volumes à traiter sont importants . Ainsi est-on assuré de bénéficier en tous emplacements d'une densité négative suffisante et homogène.

4 - Et maintenant, en quel endroit précis installer un aéro-ioniseur ? Y a-t-il des endroits "défendus" ?

- Il est toujours souhaitable de disposer l'appareil au voisinage du centre du local à traiter ; ainsi obtiendra-t-on une distribution homogène de charges et le meilleur rendement, avec les "pertes" minimales . De plus, les micro-polluants devant gagner le sol au plus vite, l'appareil sera placé de préférence assez près de celui-ci : une tablette basse, non métallique, sera un excellent support . Et précisément, il faudra autant que possible éviter la proximité de surfaces métalliques conductrices : ne jamais poser l'ioniseur sur un radiateur de chauffage central par exemple (sans aucun danger, mais maladroit !) .

Cela dit, dans des cas bien particuliers, l'appareil pourra être disposé en fonction d'un besoin précis : en chevet de lit pour une "cure d'endormissement" intensive, au pied du lit de bébé en vue du plus excellent assainissement que l'on puisse espérer.

En fait, c'est le plus souvent la configuration du lieu qui dictera le choix de l'emplacement, sous les seules réserves que j'ai exprimées .

5 - L'appareil doit-il fonctionner en permanence ?

- Se reporter à la question 1 et à sa réponse !

6 - Que se passe-t-il lors des allées et venues à l'extérieur et lorsque l'on ouvre les fenêtres pour aérer ?

- Une baisse tout à fait transitoire de densité ionique, immédiatement compensée, qui n'interdit donc ni les déplacements ni l'aération .

7 - Peut-on laisser un appareil en fonctionnement permanent dans une chambre à coucher ?

- A priori sans aucun effet nocif, nous le savons, bien au contraire .

En effet, pendant le sommeil, la respiration ralentie en fréquence et en profondeur entraîne une baisse des échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires ; la présence de l'oxygène ionisé permet alors de corriger parfaitement cet effet indésirable et d'assurer dans la généralité des cas un excellent endormissement et un sommeil régulier et réparateur. C'est ce que prouve dorénavant le résultat de très nombreuses expériences .

A ceci près cependant que certaines personnes "hypertoniques" n'acceptent pas une forte densité négative après la période d'endormissement . L'appareil pourra alors être disposé avec profit et sans inconvénient dans un couloir desservant la chambre ou dans une pièce contiguë dont la porte reste ouverte ....ou réglé sur la “bonne” allure avec la commande prévue !

Et pour les inconditionnels de la technologie, il existe des programmateurs permettant de mettre sous tension à des intervalles choisis l'appareil de leur choix. Il sera ainsi possible d'assurer en période nocturne une distribution judicieuse d'ions négatifs sous forme de "bouffées" successives n'entraînant pas de réveil prématuré !

Ici encore, et pourvu que soient respectées les règles fondamentales d'utilisation, c'est l'utilisateur qui découvrira rapidement les modalités d'application lui apportant les meilleurs résultats .

8 - Quelles sont les conditions d'entretien de l'appareil ? Puis-je l'assurer .?

- L'absence de ventilateur permettra d'éviter la majeure partie de l'encrassement de l'appareil. Vous observerez, au fil des mois, l'apparition de traces de salissures sur le boîtier extérieur ; un chiffon sec non pelucheux permettra de nettoyer les surfaces salies. En revanche, il ne faudra en aucun cas utiliser de solvants organiques agressifs (trichloréthylène, acétone, essence, etc.).

Le nettoyage des sorties d'ions de l'appareil se fera à l'aide d'un aspirateur muni d'une brosse douce.

9 - Faut-il procéder périodiquement au remplacement des pointes émissives "usées" ?

- Non, ces pointes sont en fait de véritables aiguilles conformes aux exigences d'une émission électronique maximum. Faites d'un alliage inoxydable, elles ont donc une longue "durée de vie" (plusieurs années de fonctionnement continu) . Seule une atmosphère agressive pourra entraîner la nécessité d'échange des pointes, mais à des intervalles de l'ordre de l'année au minimum .

Il est seulement recommandé de retirer la fine poussière qui se dépose sur leur extrémité, au bout de quelques mois, à l'aide d'un coton-tige enfilé délicatement sur l'aiguille en un mouvement de rotation alterné .

10 - Que se passe-t-il en cas de chute accidentelle d'un liquide sur l'appareil ?

- Rien de bien grave dans les plus mauvais cas ! Les parties électriques sensibles de l'appareil sont protégées par le boîtier et un vernis isolant quasi inaltérable . L'entrée d'une faible quantité d'eau n'aura donc pas de conséquence si l'on opère ainsi : débrancher l'appareil, le retourner issues vers le bas et le balancer pour chasser l'eau. Attendre qu'il soit bien sec. Remettre sous tension. Dans les plus "mauvais cas", le fusible calibré de protection dont l'appareil est muni assurera la coupure immédiate du courant. Ce fusible, inaccessible à l'utilisateur pour des raisons impératives de sécurité, fera l'objet d'un échange en usine après retour de l'appareil et contrôle complet .

11 - La présence d'un aéro-ioniseur est-elle compatible avec celle de plantes d'appartement ?

- Question qui m'est souvent posée... par les maîtresses de maison anxieuses du sort réservé à leurs chères plantations ! Eh bien, Mesdames, soyez pleinement rassurées. Non seulement il n'existe aucune incompatibilité (songez à la nature qui vous environne !), mais une très longue expérience, faite par moi-même et beaucoup d'autres amateurs de "jardins d'hiver", prouve à l'évidence que l'ionisation négative de l'air ambiant confère aux plantes présentes et à leurs fleurs une vigueur, un éclat et une durée proprement surprenantes . Une seule exception à cette règle : certaines plantes grasses "désertiques" semblent visiblement préférer une ambiance neutre ou positive, conforme sans doute à celle de leur habitat naturel. Il vous sera facile de leur donner satisfaction !

12 - La présence d'un aéro-ioniseur est-elle compatible avec celle des matériels électroniques familiers, tels que chaîne hi-fi, téléviseur, micro-ordinateur, etc. ?

- Non seulement elle est compatible, mais par la restauration des propriétés habituelles de l'air qu'elle apporte, l'aéro-ionisation négative annule les effets souvent très néfastes de la charge électrostatique positive acquise ou émise par les nombreux composants plastiques de ces matériels. Dans le cas particulier des écrans des téléviseurs ou vidéo-informatiques, nous savons que l'injection d'ions positifs dans l'air environnant ces dispositifs est parfaitement combattue et ses effets annulés par une injection suffisante d'ions négatifs. C'est dire que la présence d'un aéro-ioniseur est tout particulièrement recommandée dans cette circonstance.

13 - Un aéro-ioniseur peut-il combattre la présence de fumées (tabac, etc.) ou d'odeurs désagréables ?

- J'ai failli vous renvoyer à la question N° 1 ! Comme elle est loin maintenant, je vous répond !

Bien entendu, puisque dans les deux cas, il s'agit de micro-particules en suspension dans l'air et qui ont tendance à y demeurer . Particules de goudrons (quelque peu cancérogènes .... ) et de résidus de combustion pour la fumée de tabac, micro-particules d'aérosols ou agrégats de grosses molécules "odorantes" dans le cas des "odeurs", ces divers éléments indésirables acquerront une charge négative assurant leur répulsion puis leur précipitation au sol . Dans ce cas précis, il pourra être nécessaire de disposer d'une puissance d'émission importante, entraînant la mise en oeuvre d'un type d'appareillage spécialement adapté et bien entendu disponible .

Il faut dorénavant se rappeler que toute particule liquide ou solide en suspension dans l'atmosphère, qu'elle soit minérale, chimique, bactérienne, virale, fongique, etc. est à tout moment susceptible d'acquérir une charge électrique de notre choix et, à partir de là, de se voir imposer un comportement qui ne dépend plus que de cette charge et des conditions électriques locales . Ces divers effets ont été vérifiés à maintes reprises en laboratoires de physique, et récemment par un organisme expert, spécialisé dans les mesures de micro-pollution atmosphérique, à qui l'appareillage décrit ici avait été confié en vue de l'analyse de son action. Les résultats obtenus confirment totalement tout ce que nous pouvions attendre .

14 - Dernière question : l'aéro-ionisation négative est-elle compatible avec la poursuite d'un traitement médical, ou bien y a-t-il des contre-indications ?

- Avec plus de soixante années de recul, on ne connaît à ce jour aucune contre-indication prouvée à l'usage simultané d'une médication généralement chimiothérapique et de l'aéro-ionisation négative. A l'inverse, l'usage des ions négatifs peut apporter une aide substantielle sinon décisive aux médications en cours . Ce peut être en ajoutant leurs effets propres, déjà exposés, qui permettent de réduire les doses et d'abréger la durée des prises, sauf bien entendu le cas de médicaments dont la dose nécessaire est impérativement fixée : c'est le cas particulier des antibiotiques, par exemple.

Ce peut être également en agissant sur les effets secondaires, parfois presque aussi gênants que l'affection qu'il faut traiter , un exemple typique est celui des psychotropes (tranquillisants, anxiolytiques, etc.) dont certains effets secondaires sont effectivement gênants voire dangereux dans certaines circonstances (la perte de vigilance ou une certaine confusion, entre autres) .

Enfin, à la limite, on observera des effets propres aux ions négatifs qui équivalent strictement à ceux de molécules de médicaments : c'est par exemple une action anti-inflammatoire via le taux de sérotonine cérébrale et l'effet sur les migraines rebelles ; c'est également l'action sur la muqueuse bronchique dans des cas d'asthme infantile rebelle, que les habituels vasodilatateurs ne parviennent plus à contenir . C'est en fait une bien longue liste de maux ou d'affections que l'aéro-ionisation négative permet de soulager, presque toujours dans une large mesure, parfois totalement. Mais je redis, une fois encore, que nous n'avons nullement ici une panacée, une sorte de remède miracle à tous nos maux, et que sagesse et mesure s'imposent, pour que s'impose aussi une technique riche de possibilités .


5 - L'ULTIME DÉBAT...


Toujours présent sinon actuel, ce débat résulte d'un fait d'expérience aussi vieux que l'atmosphère : l'extrême petitesse de la concentration ionique de celle-ci . Souvenez-vous : un litre d'air contient environ 2,5.1022 molécules d'oxygène et d'azote, c'est-à-dire le nombre 25.000.000.000.000.000.000-000 molécules, soit 25 mille milliards de milliards !

Voulez-vous une idée de ce nombre ? Si vous vouliez compter les molécules contenues dans un petit centimètre cube d'air (c'est-à-dire un millième de litre), à raison de 5 par seconde, ce qui suppose une jolie dextérité, vous seriez au travail pendant environ 170.000 milliards d'années ! L'univers étant né voici environ 15 milliards d'années, si vous aviez commencé le décompte à sa naissance, vous ne seriez vraiment pas au bout de vos peines . Inutile d'ajouter que pour mesurer ce nombre, les physiciens n'ont pas utilisé cette méthode, sûre mais un peu lente !

Revenons à notre litre d'air. Nous avons vu qu'il contient en moyenne entre un et deux millions de molécules ionisées pour 2.1022 molécules, soit environ une molécule ionisée pour 1016 molécules neutres ( soit 10 Millions de Milliards )). C'est assurément très peu, comme vous allez le voir .

Prenez des briques cubiques (bizarre, mais commode pour notre expérience !) de 1 dm d'arête (soit 0, 10 m), donc d'un volume de 1 dm3 ou 1 litre. Et maintenant... courage ! Vous allez en constituer un gigantesque cube dont la base carrée aura environ 25 km de côté et bien sûr 25 km de hauteur (la "grande" pyramide de Khéops est une taupinière !). Lorsque vous aurez terminé le cube, vous y aurez empilé à peu de choses près 2.1016 soit 20 millions de milliards de briques cubiques . Eh bien, la "brique" ionisée, enfin la molécule ionisée de notre litre d'air, sera représentée par une seule brique, par exemple de couleur différente, placée quelque part à l'intérieur du cube et s'y promenant librement . Autant dire que si vous voulez la retrouver, il faudra probablement "remuer des briques" ! Voire....

C'est cela, l'échelle réelle de l'ionisation de l'air. Oh certes, dans certains cas, la densité sera jusqu'à 100 ou 1000 fois supérieure ce qui nous permettra de disperser quelques centaines de briques "ionisées" dans notre gros cube, sans que celui-ci en paraisse perturbé .

En apparence seulement. Car je crois bien avoir attiré votre attention sur l'énormité des forces électriques et leur aptitude à se manifester même à longues distances . Placée dans son "cube neutre" dont les briques sont en quelque sorte "obscures" du point de vue électrique, notre brique "ionisée" sera l'équivalent d'une source d'intense "lumière"... et pour un physicien cette comparaison est extrêmement réaliste et excitante !


Et cela change tout ! Fini l'anonymat de notre "brique-lumière" perdue parmi ses sœurs obscures : elle sera repérable, identifiable, agissante, même au milieu d'une marée noire et inerte .

Sans doute commencez-vous à pressentir ce que, dans la nature, peuvent signifier "peu", "beaucoup", "près", "loin", et le caractère extraordinairement relatif de ces mots, trop accrochés à notre échelle humaine .

Maintenant, je vais illustrer cet exemple du cube en briques par un fait bien connu des biologistes : c'est la quête de la femelle du papillon du ver à soie par le mâle, lorsque vient la période d'accouplement .

A ce moment, certaines cellules spécialisées de l'abdomen de la femelle sécrètent une substance chimique un peu analogue à une hormone, qui est volatile et va se diluer dans l'atmosphère environnante. La sécrétion porte sur des millièmes de milligramme, dispersés dans des dizaines ou des centaines de milliers de m3 d'air ambiant. La concentration finale de l'hormone (que l'on nomme "attractant") sera en moyenne inférieure à celle de l'ionisation, atteignant une molécule pour 1017 molécules d'air !

Cela nous donne alors un cube-molécule d'attractant dans un "gros cube" de 40 km de côté environ.

Eh bien, cela n'empêche pas Bombyx Mori mâle (c'est ainsi que se nomme le papillon du ver à soie) de reconnaître l'unique molécule présente, puis ses sœurs et de "remonter" jusqu'à la femelle en vue de la parade nuptiale !

Voulez-vous un autre exemple ? C'est celui de la rétine de nos yeux. Sa sensibilité est prodigieuse, comme les faits qui suivent vont vous le montrer.

Par une nuit parfaitement obscure, vous laissez votre rétine se reposer longuement (entre 30 et 60 minutes de complète obscurité) afin qu'elle acquière sa sensibilité maximale.

Si la nuit est claire et l'air non pollué, vous pourrez parfaitement discerner la lumière d'une bougie allumée à une distance de 20 km ! La lumière ainsi reçue est environ 40.000 milliards de fois plus faible que celle reçue par un élément identique de votre rétine, par une après-midi ensoleillée sur la plage.

Elle correspond physiquement à l'arrivée de 1 à 2 "photons" par seconde, ces minuscules "grains de lumière" imaginés par Einstein, que notre rétine transforme, après une énorme amplification, en un signal électrique acheminé par le nerf optique jusqu'au cerveau . C'est lui qui finalement interprétera ce signal comme l'arrivée d'une étincelle extraordinairement faible, mais perceptible .

Pourquoi ces deux exemples, concernant des domaines très différents ? Parce qu'ils voient mettre en oeuvre des quantités d'énergie et des forces considérablement plus faibles que celles que l'aéro-ionisation met en jeu . Malgré cela et en dépit de toutes les objections de principe, les faits sont là, irrécusables : le papillon "sent" la molécule d'attractant, l'oeil "voit" la lumière de la bougie .

En revanche, notre organisme ne comporte pas de capteurs sensoriels (comme la vue, le toucher) nous permettant d'identifier un ion présent dans l'atmosphère, bien que les énergies et les forces électriques mises en jeu lors des interactions avec cet organisme soient énormes et puissent entraîner des effets considérables ....ou très probablement à cause de cela .

Mais il n'était pas prévu que nous puissions "voir" les ions ! D'ailleurs, au fait, voyons-nous les rayons X ou les ondes de la radio ? Ils n'en existent pas moins, avec leurs effets propres, que nous n'avons découverts au demeurant que peu à peu par les moyens de la physique, et que nous sommes encore loin de connaître totalement .

A tout cela je pourrais ajouter, entre autres, l'exemple des hormones, ces molécules complexes chargées de véhiculer informations et ordres aux divers organes concernés . Elles sont neutres électriquement et ce sont certains détails parfois infimes de leur architecture qui leur donnent leurs propriétés, sans que nous sachions à ce jour pourquoi il en est ainsi . Il n'en reste pas moins que ces molécules agissent à des concentrations voisines de celles que nous venons de voir et que nul ne songe plus à contester ce fait .

Les ions atmosphériques sont porteurs de charges libres et de ce fait capables d'actions immensément supérieures à celles des molécules neutres . Ces effets dépendront obligatoirement du signe de cette charge; en aucun cas ils ne pourront être identiques, même en admettant qu'il ne s'opposent pas nécessairement . Et ces effets seront particulièrement intenses sur les lieux où règnent normalement d'importantes distributions de charges : la surface des membranes de toutes nos cellules, en particulier celles qui nous mettent en relation avec l'atmosphère.

C'est précisément le cas de notre surface cutanée et des muqueuses tapissant l'ensemble de l'arbre respiratoire, qui sont ainsi le site privilégié d'échanges où la charge des ions est présente et joue inévitablement le rôle dévolu à toute charge électrique sur son environnement .


En somme, et pour en terminer, on pourrait une fois encore énoncer cet étrange paradoxe : agissant à des concentrations voisines

- les hormones, électriquement neutres, exercent une action fondamentale et reconnue, par des moyens que nous ignorons encore presque totalement ;

- les ions de l'atmosphère, porteurs d'une charge électrique nette considérable, capable d'effets intenses à courtes distances, effets que nous connaissons et savons prévoir, ne seraient présents que "par hasard" et ne joueraient de ce fait que peu ou pas de rôle .

Cette dernière proposition, parfaitement contraire à tout ce que les physiciens savent, observent, mesurent, montre simplement combien les sciences de la vie doivent dorénavant intégrer les sciences d'observation, physique en particulier, pour s'ouvrir à une réelle compréhension du monde vivant, et sortir ainsi de l'ère de l'empirisme et du préjugé .

C'est une entreprise de longue haleine, hérissée de difficultés, d'embûches, souvent de déceptions et de faux espoirs .

Mais, comme la vie, elle est merveilleuse .



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